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PEUT-ON TOUT DIRE ?

INTRODUCTION Dans cette question philosophique, le « peut-on » peut se prendre selon deux acceptions, c’est à dire soit sous l’angle du « est-il permis ? » (est-il permis de tout dire ?), soit sous l’angle de « est-il possible ? «  (est-il possible de tout dire ?) Ce problème peut donc s’envisager selon la permission et selon la possibilité. Selon la permission, il s’agit de voir si moralement,  il est autorisé de tout dire ; et selon la possibilité, il s’agit de voir d’un point de vue ontologique et existentiel, s’il est seulement réaliste ou non de pouvoir tout dire avec le langage.

PREMIÈRE PARTIE : LE LANGAGE NOUS DONNE T-IL LA POSSIBILITÉ DE TOUT DIRE ?

A) Première sous-partie : le langage nous donne la possibilité de quasiment tout dire.

Premier argument  : Le langage nous permet de pratiquement tout dire, car le langage, contrairement à la communication animale nous donne la possibilité d’exprimer des pensées précises et abstraites . Ainsi les abeilles communiquent entre elles, et se donnent des informations très précises sur les lieux précis où elles sont censées trouver du pollen. Mais les abeilles ne peuvent pas , par contre, exprimer autre chose. Leur communication est très restreinte, alors que le langage humain a une très grande plasticité puisqu’avec lui, on peut exprimer ses sentiments (amour, chagrin, joie…) mais aussi des raisonnements complexes comme des démonstrations mathématiques très abstraites. On n’a par contre jamais vu ni les abeilles, ni d’autres animaux être férus de science, de poésie, de philosophie… Bien sur, les animaux supérieurs comme les singes, les chiens, les dauphins peuvent exprimer leurs sentiments, mais par l’intermédiaire de gestuelles et de gémissements ; alors qu’un être humain peut composer une chanson pour exprimer ses sentiments (paroles et musiques). Les animaux supérieurs ont une intelligence émotionnelle comme les êtres humains ; mais étant dépourvus de langage, ils ne peuvent exprimer des pensées abstraites comme un raisonnement philosophique ou une démonstration mathématique. Avec le langage humain ; par contre, il semble qu’on puisse aborder une infinité de types de sujets des plus pratiques ( par exemple, » j’ai faim, j’ai froid » ) aux plus abstraits (résolution de problèmes mathématiques complexes, raisonnement philosophique comme dans la Critique de la Raison Pure où Kant montre et démontre que les cadres a priori de la perception sont l’espace et le temps).

Deuxième argument  : Le langage nous permet quasiment de tout dire, car il nous offre la possibilité d ‘évoquer des choses inexistantes, disparues, qui ne sont plus  (passé) ou qui ne sont pas encore (futur) . Le langage nous permet donc d’aller dans toutes les dimensions du temps. Ainsi, en histoire, on peut évoquer les âges antérieurs de l’Humanité, et en science-fiction, on peut imaginer les scénarios de la société future. Les animaux qui n’ont pas de langage sont contraints de toujours vivre dans le présent ; ils sont rivés au présent. Par contre, nous, les êtres humains, nous sommes dans l’épaisseur du temps, la durée et pas dans l’instantanéité pure des animaux, ou que recherchent certains bouddhistes (ils cherchent à être dans la spontanéité de l’instant), et tout ceci grâce au langage. Le langage nous permet aussi d’évoquer des choses imaginaires comme une sirène par exemple, où on mélange un corps de femme à un corps de poisson, ou encore un griffon où l’on associe le corps d’un aigle avec celui d’un lion. Avec le langage, on peut aussi parler d’une chose qui n’est pas là comme le montrait Abélard avec sa formule célèbre «  Nulla rose est  » ; il n’y a pas de rose. Abélard disait  en substance : je peux évoquer ce qui fait l’essence de la rose, grâce au mot qui la signifie sans que pour autant il y ait présentement dans ma perception une rose réelle. Le langage a tellement le pouvoir de tout dire qu’il permet à l’homme d’inventer des mondes qui ne sont pas là comme dans les livres d’Héroïque Fantasy. Le langage nous permet de dépasser la réalité par la fiction.

Troisième argument  : Le langage permet de pratiquement tout dire, car il permet d’élaborer des raisonnements . Ainsi dans le langage, il y a des connecteurs logiques pour étayer une démonstration scientifique ou  philosophique comme « mais, car, cependant, c’est pourquoi …. » Ainsi le langage nous permet de suivre les étapes d’un raisonnement.

Quatrième argument  : Le langage nous donne la possibilité d’une grande souplesse pour évoquer le monde qui nous environne et nos sentiments par le biais de la poésie . Ainsi le poète retravaille la langue pour la faire chanter, et il peut même inventer des noms comme quand Rimbaud dans le poème les « Poètes de sept ans, » invente le verbe s’illuner pour évoquer la lumière de la lune, verbe composé à partir d’ autres verbes préexistants en français, le verbe ensoleiller et le verbe illuminer. Le critique littéraire Roland Barthes disait d’ailleurs qu’en poésie, le mot «  acquiert une dimension encyclopédique  ». C’est à dire que l’auteur utilise le mot au sens propre et figuré en même temps : Par exemple, Éluard, dans un de ces poèmes dit que «  La Terre est bleue comme une orange  » ; il y a là un jeu de mots et d’images autour du mot « orange » qui désigne ici en même temps et le fruit, et la couleur. Prenons un autre exemple, avec le poète Jouve : «  Dans la rivière, il y a une chanson qui coule  »… Le verbe couler est aussi utilisé simultanément au sens propre et au sens figuré. Avec la poésie, le langage semble pouvoir tout dire, jusqu’à nos sentiments les plus intimes.

B) DEUXIÈME SOUS-PARTIE : MAIS LE LANGAGE NE NOUS DONNE QUAND MÊME PAS LA POSSIBILITÉ DE TOUT DIRE.

Premier argument  : Le langage ne  nous donne pas la possibilité de tout dire, car chaque individu ne parle qu’un nombre restreint de langues. Or, chaque langue véhicule une conception différente du monde. Pour pouvoir tout dire, il faudrait donc être capable de parler toutes les langues du monde. Or, il y en a plusieurs milliers, il est donc impossible de pouvoir tout dire, car chaque individu est limité à quelques systèmes linguistiques, c’est à dire à quelques visions possibles du monde, mais n’a pas la possibilité de toutes les connaître. Ainsi chaque langue ne se focalise pas sur les mêmes choses. En anglais, on fait passer les adjectifs avant les noms, en français sauf exceptions, c’est l’inverse. L’anglais dit par exemple :  a grey cat, et le français dit : un chat gris. Aussi, l’anglais est une langue où on prête d’abord attention aux détails, alors qu’en français, la langue fait passer le nom général avant les adjectifs détaillant la réalité. Cet attachement aux détails fait que les systèmes scolaires de langue anglaise ont des programmes plus pratiques et empiriques que les systèmes scolaires de langue latine où l’enseignement est plus théorique que pratique. Cela est une répercussion de la langue. En plus, il y a des systèmes linguistiques, comme le hongrois et le wolof, où on ne distingue pas le pronom personnel à la troisième personne par la distinction genre masculin /féminin (comme en français où il y a: il ou elle) ; mais on distingue genre animé/inanimé ou encore genre humain/ non-humain. C’est une autre manière de découper la réalité qui se présente à nous dans ces langues. Selon les pays, on n’a pas le même vocabulaire, car les populations n’ont pas les mêmes besoins. Par exemple, dans une langue esquimaude on a comptabilisé jusqu’à 46 mots pour distinguer toutes les nuances de blanc. En français, on ne trouve pas une telle richesse de vocabulaire pour évoquer cet aspect de la réalité. Parler dans telle ou telle langue, ne permet pas de tout dire, mais de dire les choses dans un moule particulier, dans un « prêt à penser » linguistique.

Deuxième argument  : L’homme n’a pas la possibilité de tout dire par le langage , car les mots sont généraux et les choses singulières .  Ceci a notamment été démontré par Bergson dans son livre la Pensée et le Mouvant. Dans cet ouvrage, Bergson déclare : «  le langage nous fait croire à l’invariabilité de nos sensations  ». Ainsi pour chaque type de sensation, nous ne disposons que d’un nombre restreint d’expressions, et de ce fait, on finit par croire que chaque sensation quand elle se présente, est semblable à celle que nous avons connues précédemment. Par exemple, pour dire « j’ai soif » en français, on ne dispose que d’un nombre restreint de formules comme « j’ai soif », « À boire ! ». À force d’utiliser toujours les mêmes formules quand j’ai soif, je finis par croire  que de même mes sensations de soif sont identiques, alors que d’une fois à l’autre, la sensation de la soif peut être assez variable. Comme les mots ne changent pas beaucoup à chaque fois que j’évoque la sensation de soif, je finis par croire aussi que la sensation elle-même est fixe d’une fois sur l’autre.

Troisième argument  : L’homme n’a pas la possibilité de tout dire, car jamais on ne connaît de manière totale et parfaite même sa langue natale. Ainsi en français, un individu étant doté d’un niveau de langue moyen ne connaîtra qu’environ six mille à sept mille mots de vocabulaire ; les linguistes, par contre, ont constaté que les plus grands écrivains de la langue française comme Hugo, Balzac, Zola disposaient d’un vocabulaire d’environ 40 000 mots. Mais même un grand écrivain ne pourra pas tout connaître dans la mesure où il existe des répertoire de mots dans toute langue plutôt propres à tel ou tel métier, par exemple on a un vocabulaire spécialisé en médecine, chez les marins, etc… C’est pourquoi tout individu s’il parcourt un dictionnaire de sa langue natale découvrira des mots dont le sens lui est inconnu, voire des mots dont il n’a jamais entendu parler.

DEUXIÈME PARTIE : AVEC LE LANGAGE, EST-IL PERMIS DE TOUT DIRE ?

A) PREMIÈRE SOUS-PARTIE : IL NE NOUS EST PAS PERMIS DE TOUT DIRE DANS CERTAINES CIRCONSTANCES.

Premier argument  : Il n’est pas permis toujours de tout dire , quand ce qu’on doit annoncer aux autres est douloureux, blessant . Prenons par exemple le cas d’un médecin qui doit annoncer à son patient qu’il a une maladie dont on ne peut guérir. Dans certains cas, les médecins ne préfèrent pas dire la vérité à leurs patients (quand ceux-ci sont déjà fortement démoralisés, car ils ont peur que leur révélation ne précipite l’individu dans le désespoir, et à une fin encore plus rapide). On se doit donc de ne pas tout dire dans certaines circonstances par délicatesse  et par compassion.

Deuxième argument  : Il n’est pas permis de tout dire aux autres sur ce que l’on pense d’eux, car dire tout ce que l’on pense à toute personne, c’est forcément s’exposer à des représailles . Étant donné la grande susceptibilité  de la majeure partie des humains ; on est obligé de ne pas tout dire. La vie sociale contraint tout homme, malheureusement à une certaine hypocrisie. C’est pourquoi Pascal dans ses Pensées déplore  la comédie permanente que les humains se font entre eux. Ainsi Pascal déclare : «  On ne fait que s ‘entre-tromper  ». Les humains sont les dupes les uns des autres. On n’apprécie guère, en général que l’on nous fasse remarquer nos défauts ; Pascal voit dans cette susceptibilité une répulsion pour la vérité. Souvent remarque le philosophe, on préfère la flatterie  à la vérité : «  on ne veut pas voir la vérité, on ne veut pas qu’on nous la dise , on nous la cache …». Il n’est donc pas permis de tout dire, car sinon la vie en société deviendrait ingérable.

Troisième argument  : Il n’est pas permis de tout dire sur soi, à cause de la méchanceté humaine . Notamment, il n’est pas bon d’exposer sa vie privée, car il se trouve toujours certains individus utilisant ces renseignements à mauvais escient. Plus l’individu reste discret sur sa vie privée, moins il laisse de prise vis à vis d’éventuels ennemis.

Quatrième argument  : Il n’est pas permis de tout dire dans un régime dictatorial . Les individus n’ont pas toujours accès à la liberté d’expression, et de toute façon, la liberté d’expression n’a jamais été totale sous quelque régime que ce soit. Il est bien évident que plus les individus vivent sous un régime oppressant, moins il y a de liberté d’expression. Sous le régime soviétique, on essayait d’empêcher l’expression d’opinions dissidentes en pratiquant de manière systématique la nomalisation. Par exemple, les journalistes au lieu d’écrire : «  mes thèses sont justes  » écrivaient la justesse de mes théses , ou encore au lieu de dire le gouvernement suit une politique en faveur du peuple, on écrivait « la politique populaire du gouvernement ». La nomalisation pratiquée de manière systématique dans la presse soviétique et dans les discours de Staline, sous-entendait que l’opinion contraire n’était pas admissible, ni même envisageable. G.Orwell dans son roman 1984, montre aussi à quel point sous un régime dictatorial, il n’est non seulement par permis de tout dire, mais même on s ‘arrange pour pouvoir éviter toute pensée non politiquement correcte, de réduire au maximum le vocabulaire. En appauvrissant le vocabulaire, on appauvrit la pensée, de telle manière à ce que les individus disposent d’un esprit critique minimal. Dans le roman d’Orwell, cette langue censée désemcombrer l’esprit de toute idée subversive est appelée « la novlangue  ». Ainsi Orwell nous dit que dans la novlangue le mot « libre » ne peut plus s’employer qu’au sens propre comme pour dire « la route est libre », « la place est libre » ; mais le mot libre ne peut plus s’employer au sens figuré, au sens de liberté politique ou de liberté d’expression.

B) DEUXIÈME SOUS-PARTIE : IL EST PERMIS DE TOUT DIRE SOUS CERTAINES CONDITIONS.

Premier argument  : À un niveau privé, il est quasiment permis de tout dire si on a affaire à un ami véritable . Ce qui fonde d’ailleurs l’amitié, c’est la sincérité. Ainsi Plutarque  estimait : «  entre amis, tout est vrai, rien n’est simulé, ni feint  ». Avec l’ami, on peut s’épancher sur des problèmes intimes, car on sait qu’ensuite, il n’en profitera pas pour nous déstabiliser. Avec un vrai ami, il n’est pas besoin de contrôler tout ce que l’on va dire.

Deuxième argument  : Avec un médecin, s’il y a secret professionnel, l’individu peut se permettre de tout dire . Dans certaines pratiques thérapeutiques, l’individu est d’ailleurs sensé quasiment tout dire pour pouvoir « exorciser le passé ». Les psycho-thérapies sont très souvent basées sur la parole et elles exigent donc de lever les inhibitions du patient par ce moyen.

Troisième argument  : Dans un régime démocratique, il est quasiment permis de tout dire. Néanmoins, il existe toujours des sujets tabous dans toute société. Par ailleurs, la liberté d’expression ne veut pas dire laisser exprimer des opinions qui mettraient en danger des concitoyens, comme par exemple, la pédophilie qui ne peut être admise en aucun cas.

CONCLUSION On peut donc quasiment tout dire avec le langage ; seulement , il faut mettre des barrières éthiques dans l’utilisation du langage. C’est pour cela que la bienséance réclame de nous une certaine retenue dans le langage, c’est ce qu’on appelle la politesse. La politesse (qui nous restreint dans notre parler à autrui) nous permet d’avoir des relations pacifiques avec tout individu inconnu que nous rencontrons.

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SAMABAC

Philo au BAC : Peut-on tout dire ?

Introduction

On nous demande ici si nous pouvons tout dire. L’expression de « peut-on » dans le sujet qui nous est proposé ne renvoie pas à une interdiction ni à une obligation, mais plutôt à une possibilité. En effet, le sujet suppose des possibilités physiques et morales comme nous le remarquerons au long de notre développement.

Au sens commun, le terme de « dire » pourrait désigner le simple fait de « parler ». Or, la signification de ce terme est beaucoup plus complexe qu’il n’y paraît. En effet, le terme de dire, est, au sens général, le fait d’émettre les sons d’un langage. Mais qu’est-ce qu’un langage ? Son sens général correspond à l’utilisation de signes afin de communiquer. Le terme de « communiquer » a plusieurs sens, tout comme celui de « signes ». Le premier terme peut renvoyer à une mise en commun, donc nous pouvons communiquer sans langage, mais il peut aussi être l’émission d’une information d’un émetteur vers un récepteur, ou, dans un sens un peu plus restreint, il peut aussi être le fait d’échanger avec une autre personne, ici, nous sous-entendons un sens dans cette conversation. Pour le second terme de « signes », nous pouvons le définir comme étant une présence sensible qui renvoie à quelque chose d’autre, autrement dit, un signe est composé d’un signifiant, la présence sensible, et d’un signifié, ce à quoi il renvoie. Il existe plusieurs sortes de signes comme les indices ou symptômes, le signal, le symbole et le signe linguistique. Dans notre développement, nous nous intéresserons plus particulièrement à cette notion de communication. Pour en revenir à la signification du mot « dire » nous pouvons alors le définir comme le fait d’exprimer un son dans le but de transmettre une information à un ou plusieurs récepteur(s).

D’après ce que nous venons de définir, nous pouvons alors reformuler le sujet qui nous est proposé par la question suivante : « Avons-nous la possibilité physique et morale d’exprimer un son dans le but de transmettre une information à un ou plusieurs récepteur(s) ? ». Nous pouvons aussi nous demander si c’est bien de dire tout ce qui nous passe par la tête, ou s’il n’est pas préférable de garder certaines choses pour soi. Et dans quels moments pouvons-nous tout dire ? Certains sentiments ne sont-ils pas durs à dire ? Sommes-nous aussi capables de transmettre une information à un animal, peut-il nous comprendre ? Le sens de notre phrase est-il obligatoirement compris par une personne pratiquant une langue étrangère à la nôtre ?

Première partie

Tout d’abord, nous allons nous intéresser à la question de savoir si tout ce que l’on dit à autrui est juste et bon. Ici, nous prenons le terme de « dire » dans le sens d’une transmission d’un message d’un émetteur à un récepteur. Ce message sert-il toujours dans le but d’une fin meilleure ? Expliquons-nous : lorsque nous entretenons une relation, amicale ou amoureuse, avec une autre personne, souvent, certains conflits avec cette personne sont dus à une facette de sa personnalité. Dès lors, nous nous demandons si nous devons lui dire de corriger ce mauvais côté ou si nous devons nous contraindre à rester muet pour ne pas risquer une rupture avec cette personne. Ici, une autre question se pose, celle de la capacité ou de l’obligation de dire à autrui ce qui nous dérange en lui. Pouvons-nous dire à cette personne son défaut qui nous dérange ?

Pour cela, nous avons différents moyens d’y parvenir. En effet, la franchise et la sincérité sont reconnus comme des qualités nous permettant d’exprimer ce que l’on pense à autrui pour améliorer, si possible, la situation. Ceci ne peut pas être possible si la personne refuse de se remettre en question. La franchise ou la sincérité sont, par définition, les qualités d’une personne qui exprime ses véritables pensées, ses véritables sentiments. Par là, l’autre personne ne va pas voir une fin méchante et va même apprécier que l’on lui dise la vérité. Le rire, ou l’humour, est aussi un autre moyen pour faire comprendre à autrui ce qui nous dérange chez lui. En effet, par définition, l’humour sert à souligner avec esprit les aspects drôles ou insolites de la réalité. Dans notre cas, l’humour servirait à souligner les aspects dérangeants de l’autre pour lui faire comprendre qu’il devrait s’améliorer.

Par ces différents moyens, autrui comprendrait mieux ses défauts sans nous en faire le reproche de lui avoir dit. Pour en revenir plus précisément au sujet, nous pouvons remarquer que grâce à ces différents moyens, nous avons la capacité morale de transmettre une vérité à un récepteur dans son intérêt, et dans le nôtre. Ici, Jean-Paul Sartre nous soutiendrait dans notre idée car, selon lui, nous avons besoin d’autrui pour mieux se connaître. Et, comme nous l’avons remarquer dans notre exemple, c’est en effet grâce à nous que l’autre personne a pris conscience de ses défauts, ce qui a pu lui permettre d’aller plus loin dans sa réflexion sur elle-même.

En conclusion de cette première partie, nous pouvons dire que oui, nous pouvons tout dire, c’est-à-dire, que nous avons la capacité ainsi que la possibilité de tout transmettre à notre récepteur. Mais cela ne pose-t-il pas quelques problèmes d’immoralité ? Trouvons-nous toujours le bon mot, le bon terme pour exprimer à l’autre ce qui nous tracasse chez lui ?

Deuxième partie

Mais cela n’est pas sans poser quelques difficultés. En effet, cette franchise, cette sincérité ne peuvent-elles pas être quelques fois injustes malgré tout ? Réussissons-nous toujours à trouver le bon mot, celui qui va convenir à la situation ? Mais, qu’est-ce qu’un mot ? Par définition, le mot est un son ou un groupe de sons d’une langue auquel est associé un sens, et que les usagers de cette langue considèrent comme formant une unité autonome. Dans notre cas, nous nous intéressons au sens que ce mot peut provoquer chez autrui. En effet, si la personne considère le sens de ce mot comme un terme assez dur, il ne va pas prendre en compte la réflexion que l’on lui aura faite et va même nous en vouloir pour notre manque de tact même si nous, nous pensions que le sens de ce mot était sans conséquences fâcheuses. La personne considèrera ce mot comme de la méchanceté gratuite, et c’est là que ce pose le problème de capacité morale de tout dire. En effet, ne vaut-il pas mieux garder certaines choses en soi pour ne pas blesser l’autre ? Ne vaut-il pas mieux, encore une fois, d’attendre le bon moment de lui en faire la remarque, attendre une réelle nécessité plutôt que de lui annoncer ses quatre vérités sans une raison valable ?

De plus, les mots que nous voudrions dire à autrui ne sont pas forcément ceux auxquels nous pensions. En effet, si autrui nous a blessé dans sa façon d’agir envers nous, nous avons un sentiment qui n’est pas tout le temps définissable car il est propre à chacun. Certains d’entre nous pourraient le sentir comme un simple acte pénible, mais qui pourrait s’arranger, comme d’autres pourraient le ressentir comme une véritable trahison. De plus, comme nous l’avons dit précédemment, un être sincère et franc dit à son récepteur ses véritables pensées, ses véritables sentiments. Mais pouvons-nous toujours dire exactement ce que nous pensons à ce moment-là ?

Aucun d’entre nous ne parviendrait à trouver le bon mot pour parvenir à définir ce qu’il ressent, dans la plus extrême précision, comme l’explique Bergson dans son œuvre le Rire. En effet, c’est une sorte d’impersonnalité qui s’exprime aux travers des mots trop généraux. Pour mieux nous expliquer, citons-le : « Ce sont aussi nos propres états d’âme qui se dérobent à nous dans ce qu’ils ont de plus intime, de personnel, d’originalement vécu ». Par conséquent, pour Bergson, on ne peut pas tout dire sous peine de déformer notre propre pensée, dans ce qu’elle d’individuel et de propre à chacun. Pour Bergson, il faudrait définir chaque terme que nous employons pour parvenir à définir réellement ce que nous pensons, pour réussir à garder cette personnalité qui nous définit et qui nous différencie les uns des autres. Mais, nous pouvons contredire à Bergson que le fait de définir chaque propos que nous entretenons serait beaucoup trop long, nous perdrions beaucoup trop de temps à tout définir à chaque fois que nous voulons intervenir. Mais, dans le cadre de nos propres sentiments, de nos propres ressentis, il faut avouer qu’un plus riche vocabulaire nous permettrait de garder un certain côté personnel, qui nous différencierait encore plus des autres êtres humains.

Pour conclure sur cette deuxième partie, nous pouvons répondre que non, nous ne pouvons pas tout dire car cela poserait des problèmes de capacité morale, nous risquerions de blesser l’autre à force de lui dire tout le temps ses défauts. Aussi, à l’aide du philosophe Bergson, nous avons pu voir qu’un autre problème se posait, celui de l’impersonnalité des mots que nous employons, car ils sont souvent trop généraux pour pouvoir exprimer ce que nous avons de plus individuel. Mais savons-nous exprimer plus précisément nos pensées dans une autre langue ? En effet, une langue étrangère à la nôtre permettrait-elle une meilleure précision dans nos pensées ? Avons-nous la capacité physique de nous exprimer dans cette langue étrangère, voire dans le langage animal ?

Troisième partie

Tout au long de notre développement, nous n’avons parlé que de la possibilité morale, de la capacité morale, à pouvoir tout dire, mais ce que nous n’avons pas remis en cause c’est la capacité physique. En effet, dans notre société se pose un problème, celui des langues étrangères. Si nous, français, voyageons dans quelque autre pays ne pratiquant pas cette langue, comment réussirions-nous à transmettre nos pensées ? Cela ne pose-t-il pas encore un problème d’impersonnalité ? Si nous avons déjà du mal à exprimer nos véritables sentiments à une personne pratiquant la même langue que nous, n’en est-il pas encore plus difficile avec une personne étrangère ? Et si nous réussissons à parler de nos sentiments dans cette langue étrangère, parviendrons-nous à nous exprimer convenablement, à nous faire comprendre ? En effet, en plus de ce problème de la langue étrangère, il existe aussi celui de la prononciation de cette langue. Il faut maîtriser les accents toniques, la prononciation de certaines syllabes ou mêmes des consonnes prononcées différemment. Si nous ne parvenons pas à maîtriser toutes ces petites différences linguistiques, nous ne parvenons pas à nous faire comprendre de l’autre. Nous sommes alors dans l’incapacité physique de nous exprimer dans cette langue étrangère. Mais, pouvons-nous considérer le langage animal comme une langue étrangère ? Se posent-ils les mêmes problèmes qu’avec cette langue étrangère ?

Pour cela, nous allons nous intéresser plus particulièrement aux différents problèmes que pose le langage animal. En effet, dans ce cas-là, c’est un réel problème physique qui s’oppose à nous car, sauf exception, un être humain ne peut pas s’exprimer dans un langage animal. La formation physique d’un être humain ne peut pas être assimilée à celle d’un animal. Sinon, ceux-ci auraient la capacité de s’exprimer comme nous, c’est-à-dire en articulant pour former des sons, eux-mêmes réductibles en mots, et, si leur langage était un peu élaboré, ils pourraient former des phrases comme dans notre civilisation, par exemple. Mais, d’après nos connaissances, ceci n’a jamais été aperçu sinon nous pourrions parler entre êtres humains, comme nous parlerions à des animaux. Ne confondons pas cela avec une communication avec un animal. En effet, nous sommes capables de communiquer avec eux car, par définition, communiquer est une mise en commun de deux ou plusieurs éléments, ici, entre les animaux et les hommes. Communiquer tient aussi pour signification celle d’une émission d’information envers un récepteur. Enfin, ce terme peut aussi être synonyme d’échange, de dialogue et pour cela, il nous faut un sens. Or, un animal comprend-il toujours ce que nous voulons de lui ?

Prenons pour premier exemple le phénomène du langage aquatique. Les animaux aquatiques comme le dauphin ou l’orque utilisent les ultrasons pour pouvoir communiquer entre eux. Or, sauf exception, les êtres humains ne sont pas formés pour pouvoir produire des sons aussi aigus. Nous ne pouvons donc pas dire quelques paroles que ce soit avec ces animaux, si nous prenons le verbe « dire » au sens d’exprimer un langage. Ici, nous ne devons pas confondre la notion de « dire » avec « communiquer » car nous pouvons physiquement nous mettre en relation avec ces animaux aquatiques, en nous mettant sous l’eau, tout simplement. Comme deuxième exemple, utilisons le langage des chiens. Il nous arrive assez fréquemment d’imiter leur langage, en aboyant par exemple. Mais est-ce que nous sommes toujours compris par eux ? Par exemple, si nous nous mettons à aboyer pour faire venir un chien jusqu’à nous. Or, il suffit que nous nous y soyons mal mis et qu’une chienne en chaleur ait répondu à notre appel. Comment cela se fait-il ? Si nous reprenons la définition du langage, nous nous apercevons qu’il est non seulement composé d’une communication mais aussi de signes ; celui étant composé d’une présence sensible, un « signifiant », qui renvoie à quelque chose d’autre, le signifié. Or, dans notre second exemple, nous nous apercevons que notre signifiant, notre « présence sensible », a mal été exprimée, par conséquent, le signifié, ce à quoi nous voulions renvoyer, n’a pas été compris et il a donc été en quelques sortes « transformé » par le récepteur de notre message.

Nous pouvons donc conclure sur cette troisième partie en disant que notre capacité physique à pouvoir tout dire est assez limitée, ce qui nous amène à, soit, ne pas être compris par une personne s’exprimant en une langue étrangère, soit, ne pas avoir la formation physique pour pouvoir s’exprimer dans certains langages animaux. Donc, grâce à cette dernière partie, nous avons pu voir que nous ne pouvions pas tout dire.

Dans un premier temps, nous avons vu que oui, nous pouvions tout dire dans un point de vue moral. Nous avons, en effet, la capacité morale de pouvoir dire à l’autre ce qui nous semble essentiel pour son évolution. Or, nous avons vu, dans un deuxième temps, que cette thèse n’était pas sans poser quelques problèmes d’immoralité car l’on pourrait blesser l’autre. Nous avons vu aussi dans cette partie que le problème de l’impersonnalité de nos propos se posait à son tour. Dans une troisième partie, nous avons remis en cause le sujet d’un point de vue physique et nous avons pu nous apercevoir que notre formation physique ne pouvait pas toujours nous permettre de tout dire à des personnes étrangères à notre langue natale, et même à des animaux. Par conséquent, nous avons plutôt répondu que non nous n’avons pas toujours la capacité morale, ni physique de pouvoir tout dire.

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Nathalie Nathalie est née le , elle a donc ans. Elle est arrivé au foyer dès l’ouverture il y a 21 ans. Elle n’a plus ses parents qu’elle voyait tout les week end, suite a leurs déces c’est son frère qui a pris sa tutelle. Au dédut il l’accueillait environ une fois tout les 2 mois et durant les fêtes de noel. Cela fait plus de 2 ans que la femme de son frère ne souhaite plus la recevoir, nous avons jamais connu les raisons exactes de cette descision.….

tout écho au vécu de chacun. Le parcours de vie fait prendre conscience de la nécessité de retrouver le sens du réel, le rapport authentique à nous-même, à notre corps, à ceux qui nous entourent et au monde. En général, lorsque nous avons un talent qu’on ne peut ou qu’on n’ose pas revendiquer, nous avons tendance à le légitimer par l’extérieur : par un diplôme, un titre, une fonction… Nous essayons d’inverser ce processus dans le Butô : révéler son talent tranquillement, de l’intérieur. Le Butô fait alors éclore ce qui est enfoui en nous : le bon sens, la maturité, « el duende », la particularité et l’universalité de chacun.….

Fiancé d'un play boy

Malgré tout, je crois que j’ai visé juste. Il vous a déçue ? — Je ne suis pas près de retomber amoureuse, commenta-t elle avec amertume. — Il ne faut pas généraliser. Il y a des hommes très bien.….

Khgiylgluihg

y en a-t-il un plus juste que l’autre ? Les dépenses de l’état Que représentent les dépenses d’intervention ? Si l’état n’avait que 100 € comment se répartiraient ils ? quels sont les dépenses que vous augmenteriez, quelle conséquence ?….

Henri Bergson Le rire

[Introduction] L’homme se prétend volontiers « maître et possesseur de l’univers » parce qu’il aurait le privilège, non seulement d’être bien informé de ce qui l’entoure, mais aussi de savoir immédiatement ce qui se passe en lui, grâce à sa conscience. Pour Bergson, il est victime d’une double illusion, mais cela ne signifie pas qu’il en soit responsable. En effet, sa première tâche est sans doute de vivre, et si l’on affirme que « vivre consiste à agir », il est clair que précisément le rôle des sens et de la conscience, qui sélectionne, dans le réel, les seules données qui nous soient utiles. Sans doute sommes-nous ainsi empêchés, à l’exception de l’artiste et du poète, d’avoir accès à la totalité du réel, mais au moins sommes-nous préparés à répondre efficacement à ses exigences.….

Alors une question se pose : est-ce que….

Qu'est-ce que le réel

Le réel n'est donc pas dans la fixité, mais au contraire dans la variété même de ses apparitions sensibles. (b) Platon s'oppose à Héraclite. Au-delà de cette variété sensible, il existe des essences, c'est-à-dire du fixe. L'essence d'une chose vaut à la fois comme fonction d'unité (elle rassemble plusieurs apparitions en elle) et comme fonction d'identité (elle est ce qui définit une chose).….

Qu’y a-t-il dans l’art de plus que dans la réalité ?

Comment chercher ce qu’il y a dans l’art de plus que dans la réalité alors que l’art lui-même est un moment du réel et que ce que nous appelons réel n’est pas très assuré ? En tentant de faire naître le sens de cette confrontation entre cesu deux instances, dont il n’est pas absolument clair qu’elles entretiennent un rapport hiérarchique, par exemple au sens où l’une serait plus réelle que l’autre, nous serons sans doute amenés à une remise en question de la question elle-même. Il faudra se demander, en abordant le problème de manière frontale, si cette confrontation entre art et réalité permet de mieux comprendre ce qu’est l’art, ou si nous perdons à travers une telle thématique, à la fois l’art et la réalité dans une dissociation qui ne nous aide en rien, si ce n’est seulement dans le refus que nous mouvons en formuler.….

Rapport stage ime

ce que je n’ai pas réussi à faire correctement : je ne m’en sortais pas, mes séances étaient « préparées » à la va vite sans réel objectif et….

analyse de descartes

Par contre, un deuxième critère se pose pour qu’on puisse réellement penser : bien appliquer ce don qui est en tout homme. Ce n’est donc pas parce que le pouvoir se trouve en eux qu’ils l’utilisent correctement. C’est justement pour cette raison qu’il y a parfois des confrontations d’idées entre des individus, qui croient chacun fermement posséder une vérité incontestable. Mais d’où vient l’erreur ?….

L'art nous éloigne-t-il du réel ?

vie, ou bien est-ce le jugement, l’état d’âme que suscite en nous l’œuvre d’art qui modifie notre manière d’appréhender et de comprendre le monde, l’œuvre d’art devenant dans ce cas inutile et donc sans efficacité ? Nous verrons dans un premier temps qu’effectivement l’art nous détourne du réel. Puis dans un second temps nous verrons que l’art ne nous éloigne pas du réel. Et enfin que l’art nous fait voir la réalité d’une autre manière. Lorsqu’une….

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Peut-on tout dire ?

Copie de Terminale ES non entièrement rédigée en trois parties : I. On peut tout exprimer à travers le langage, II. On ne peut pas tout dire avec le langage, III. Il n’est pas permis de tout dire. Note obtenue :12/20.

Lors de mon premier jour à l’université, j’ai rencontré une fille prénommée Sarah. Tout de suite j’ai éprouvé des sentiments pour cette belle fille. Cependant je ne savais pas comment m’y prendre pour m’exprimer devant elle puisque j’avais des difficultés à exprimer ce que je ressentais. De plus comme je voulais sortir avec elle, je ne voulais pas faire mauvaise impression dès la première rencontre alors j’avais une certaine frayeur à lui avouer mes sentiments. Dès lors il semblerait difficile de considérer que le langage permet d’exprimer les états de la conscience. Ainsi peut-on tout dire ? C’est pour cela qu’on se pose la question aujourd’hui : Avons-nous réellement la possibilité de s’exprimer ? Nous allons voir dans un premier temps que le langage nous permet de dire à peu près tous dont on veut dire avec la richesse du langage. Ensuite nous examinerons ce que le langage ne peut pas dire c'est-à-dire aspect limité du langage. Car le langage est trop général. Enfin nous verrons que nous n’avons pas le droit de tout dire vis-à-vis de la société et que nos propos et pensés peuvent être sanctionne par la loi.

I) On peut tout exprimer à travers le langage

a. Tout d’abord il faut savoir que le langage est une faculté propre à l’homme qui est un outil de communication entre les hommes. Les hommes parlent à travers un langage qui est une spécificité humaine. Le langage nous permet d’énoncer des faits réels et des faits imaginaires c’est-à-dire que le langage nous donne très bien la possibilité de dire ce qui existe et aussi ceux qui n’existe pas. De plus nous pouvons aussi dire ce que nous ne pensons pas. Ainsi on peut affirmer que le langage semble ne pas connaitre e limites. Ces propos peuvent être illustres à travers la GORGIAS de Platon. Ce livre nous montre qu’avec l’art de la rhétorique nous pouvons tous faire croire à l’interlocuteur. L’art de la rhétorique selon Gorgias est définie comme un art de persuader qui se pratique devants les tribunaux ou toute autre assemblée de citoyens. Cet art possède un pouvoir de persuasion extraordinaire dans la mesure où elle peut persuader tout ce que l’interlocuteur veut faire passer même si les propos sont vrais ou complètement mensongers. Ainsi le langage a la capacité de dire la vérité mais aussi des choses totalement fausses tout en restant très persuasive. Mais encore le langage est composé d’un nombre incalculable de mots. Chacun de ces mots représentent des choses différentes. De plus d’après un philosophe nommé Martinet, il dit que la langue n’est plus à proprement parler constitué de mots mais de « monèmes » et « phonèmes » qui sont un peu les équivalents de consommes et voyelles mais plus précisément le caractère articulé des signes linguistiques. Il a une puissance illimitée. Aussi la capacité du langage a combiné des signes linguistiques entre eux selon des règles de grammaire permet de construire un nombre illimité de phrases pour pouvoir s’exprimer. b. Chaque année des nouveaux mots sont inventés pour définir un nouveau concept.

c. La diversité du langage rend difficile la compréhension.

Dès lors doit-on penser qu’il y a des insuffisances dans le langage !

II) On ne peut pas tout dire avec le langage

a. La limite du langage a était évoquées par un philosophe. La thèse de Saussure pour montrer que le langage ne permet pas expression de toutes nos pensées : « les mots ne désignent pas les choses et le langage n’est pas conformité à la réalité : il est signe ». Clairement Saussure défend que le langage a une fonction symbolique. Puisque d’après Saussure le signifiant c'est-à-dire « image acoustique » qui renvoie au concept de la chose désigné et non à la chose désigné. Très souvent en voulant exprimer un sentiment nous ne sommes pas parvenues. Car un mot indique une idée générale ou un concept de la chose en question et non une singularité. Comme nous le dit Bergson dans son texte « les mots sont des étiquettes » du Le Rire, les mots sont des étiquettes collées sur des choses en gros que les mots nous donnent une approche globale de l’objet. Les mots sont toujours généraux tandis que nos idées sont singulières. Un signe linguistique est une union arbitraire et conventionnelle d’un signifiant et d’in signifié. Ainsi ce qui est signifié n’est pas une chose mais un concept. Le mot « table » désigne en aucun cas à la table particulière que je voulais exprimer mais c’est le concept général de la table. Cela voudrait dire lorsque je dis « table », ce mots m’exprime pas la singularité de notre pensées. De ce fait nous pouvons très difficilement dire ce que nous voulons dire. Le langage est trop général, les mots n’indiquent que des genres.

b. Le mot table désigne des ensemble de tables différentes. Il y a une multitude de genres de table : table à manger, table de nuit, table ronde, table carré …

c. Le langage de l’art permet d’exprimer la singularité de nos pensées.

Nous avons vu que le langage permet d’exprimer la grande majorité des choses. Mais cependant on peut se demander si le langage a le droit de tout dire.

III) Il n’est pas permis de tout dire

a. Dans la société que nous vivons aujourd’hui, les lois ne nous permettent pas de parler librement. D’après les déclarations de droit de l’homme, je possède la liberté d’expression alors pourquoi n’ai-je pas la possibilité exprimer mes opinions personnelles. Si moi je déteste les musulmans parce que j’ai perdu mes parents lors de l’attentat du 11 septembre 2001. Alors voila d’où débute ma colère envers tous les musulmans. Alors je dire au haut fort au public : « tous les musulmans sont des terroristes ». Pourquoi n’aurais-je pas le droit de dire mon opinion sans que les policiers viennent m’interpelés. Or cela est mon opinion alors pourquoi n’aurais-je pas le droit de dire mon opinion haut et fort au grand public sans qu’il y ait aucune conséquence ! Ici c’est le droit de la liberté d’expressions qui est remis en cause. Cela voudrait dire qu’on ne puisse s’exprime librement. Normalement chacun a le droit de penser ceux qu’il veut ou de dire ceux qu’il veut. Cela ne suppose aucune limite ! Néanmoins la loi peut très bien nous sévir pour propos diffamatoires ou injures raciales, ceci nous montre qu’il existe très bien des limites à nos propos. De plus dans la société où nous vivons, il ne nous est pas permis de parler en toute liberté puisque nous sommes dans société est nos propos peuvent être irrespectueux à autrui. Et aussi nous avons été élevés dans des normes, valeurs et des principes. Cette enseignement dont nos parents et école nous ont inculqué ne nous permet pas de tout dire pour me pas choquer la société de mes pensés puisque cela pourrait nuire à ma famille.

b. Si je devais annoncer à mes parents que j’étais « gay ». Mes parents n’aurait mis à la porte pour me pas nuire à la réputation de la famille et même exclure de la société.

c. Il nous permis de tous dire même des choses choquantes ou immoraux cependant il faut savoir faire preuve de diplomatie ou utilise de l’ironie.

Pour conclure, nous pouvons dire que l'homme n’a pas la possibilité de s’exprimer entièrement.

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Peut-on tout dire.

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Introduction:

Nous pouvons considérer que le langage est la faculté de symboliser c’est à dire la capacité que nous avons de représenter le réel par un signe et de comprendre ce signe comme représentant le réel. Mais précisément, le langage a-t-il le pouvoir de signifier toute chose? Le sujet qui nous est ici proposé nous demande de nous interroger sur la capacité du langage à dire, à signifier la réalité. Le langage peut-il en effet rejoindre la totalité du réel ou bien existe-t-il des choses qu échappent à la signification? Autrement dit, y a-t-il de l’inexprimable ou de l’ineffable, comme l’on remarque souvent que «  les mots manquent pour le dire « ?. Pourquoi les mots feraient-ils d’ailleurs défaut? Il s’agit donc de penser les limites de la signification linguistique. Y a-t-il des choses hors des mots et que les mots ne pourraient rejoindre, une sorte d’au-delà du discours, ou bien pouvons nous tout signifier et tout dire? Gorgias, un sophiste de l’Antiquité, soutenait par exemple que le langage était incapable de nous permettre de connaître le réel et trahissait la pensée. Ainsi, c’est la question même de la vérité qui apparaît ici: si certaines réalités échappent à la possibilité d’une désignation, c’est qu’une partie du réel échappe aussi peut être à la possibilité que nous aurions de tenir sur elle un discours de vérité. Dès lors, le sujet doit nous conduire à une réflexion sur l’insuffisance des mots et sur d’autres modes d’expression qui tenteraient de remédier aux limites du langage ordinaire. Quel est, au fond, le pouvoir des signes et faut-il considérer comme le pensait Eluard que « les mots ne mentent pas « ? Enfin, si cette question se pose, c’est que sans doute l’effort de l’homme pour dire le monde scientifiquement, artistiquement, philosophiquement…, n’est jamais achevé et que peut être, tout n’a pas été encore vraiment dit. Cette idée justifirait alors le travail infini de l’expression.

I LA QUESTION DE L’INDICIBLE. « Ce dont on ne peut parler, il faut le taire » Wittgenstein.

Le langage a-t-il le pouvoir de signifier toutes choses? Il ne s’agit pas ici la question en un sens exhaustif : tout au sens de la totalité équivaudrait sans doute à ne rien dire du tout, mais en sens authentique : dire correctement que l’on veut exprimer. Or, tout ne semble pas réductible au langage. Il semble qu’il existe de l’indicible qui ait un sens. N’y at-il pas un ineffable qui nous entraîne vers le silence , la contemplation ou l’intuition plutôt que vers une parole qui peut apparaître comme inadéquate à l’expression et vers un bavardage qui peut nous paraître futile?

A La pensée hors du langage.

Si je définis la pensée seulement comme raisonnement, jugement ou capacité de posséder des concepts, il semble que la pensée ne puisse ne se produire que dans et par le langage. Mais la pensée se limite-elle aux raisonnement logiques, c’est à dire à la capacité de juger en produisant des phrases? Selon Bergson, le langage, résultat de la pensée conceptuelle, est incapable d’exprimer la pensée pure que constitue la pensée intuitive qui est de l’ordre de l’évidence immédiate. Par exemple, l’expérience de la conscience comme immédiateté de l’esprit à lui-même semble donnée avant toute expérience linguistique. Je peux donc vivre une intuition immédiate sans pouvoir être capable de la restituer. Ainsi, «  nous échouons à dire ce que notre âme ressent  » et notre pensée demeure incommensurable avec le langage. Cette vision directe de l’esprit distincte du langage nous pensons l’expérimenter à différentes occasions, lorsque nous cherchons les mots, lorsque le langage paraît inapte à retraduire la réalité dans toutes ses nuances et sa complexité, aussi bien notre réalité intérieure que celle qui est extérieure:

* La perception : Il semble difficile par exemple de traduire par les mots ce qu’est une sensation. Comme le précisait Leibniz, nous ne saurions connaître le goût de l’ananas par la relation de nos voyageurs ». (on pourrait développer sur ce point).

* L’affectivité : Il en est sans doute de même pour la vie affective: un mot semble trop général et trop commun pour rendre compte de ce qu’est un état-d’âme. Selon Bergson, le langage est inapte à exprimer sentiments et sensations de manière authentique: le langage désigne à l’aide de mots identiques (l’amour, la haine, la jalousie…) des états qui sont très subjectifs, les milles sentiments qui agitent l’âme: Dès lors, l’émotion ne s’exprime que difficilement par le langage qui est objectif et catégoriel. « Le langage est un voile » qui s’interpose entre moi et moi-même parce qu’il dépasse l’individuel et appartient au genre. Le langage convient peut être à la rigueur pour désigner des objets matériels mais ne peut rendre compte authentiquement ce qu’il y a d’intime, de personnel et d’originalement vécu. Il y a donc hétérogénéïté entre le vécu et le caractére collectif de la langue. On pouvait reprendre sur ce point le texte de Bergson extrait du Rire , vu en cours. On pouvait bien sûr étendre davantage ce point et analyser le problème de la souffrance physique et morale qui, comme modes particuliers de vécus subjectifs semblent inexprimables.

* En outre, sur le plan religieux et mystique, le langage apparaît fondamentalement inapte à exprimer le divin et l’expérience que peut en faire l’homme. C’est le principe de ce que les philosophes du moyen-âge appelaient « la théologie négative » ou encore nommée « théologie apophatique »: je ne peux pas dire ce qu’est Dieu car il m’échappe, car il est infini et ne saurait être appréhendé par mes représentations toujours limitées aux cadres de l’espace et du temps. Je ne peux que dire ce qu’il n’est pas. Je ne peux sans doute pas dire dès lors ce qui échappe à mes capacités de représentation, je ne peux pas dire l’inconnaissable. Le mysticisme religieux ne cesse de souligner les limites du langage et de l’intelligence humaine dans la quête de l’absolu. On retrouve d’ailleurs cette idée dans le Bouddhisme selon lequel le silence est préférable au langage qui ment trop souvent. Comme expérience vécue d’une union personnelle avec Dieu, le mysticisme semble rebelle à tout effort de formulation et les mystiques qui s’efforcent de rentrer en contact avec Dieu ne trouvent pas de paroles pour exprimer cette union: Sainte Thérèse déclare qu’elle «  passa longtemps sans trouver une seule parole pour faire connaître aux autres les lumières et les grâces dont Dieu la favorisait « .

* L’histoire : au niveau de la reconstitution d’un fait historique, quelques soient les précautions prises, la narration du passé est toujours douteuse parce que la psychologie de la mémoire et de l’imagination nous montre que les témoignages sont rarement digne de confiance.. L’historien en outre, ne pouvant faire abstraction de sa subjectivité propre, le passé apparaît comme « chose toute mentale » comme le disait Valéry. On pouvait trouver beaucoup d’autres exemples de limites du langage: la traduction impossible et le problème de la restitution du sens, le problème de l’inconscient qui fait apparaître une pensée non consciente échappant à notre tentative de formulation. Ainsi, nous avons parfois le sentiment que le langage a pacifié notre pensée, en a dénaturé le sens, voire qu’il la pétrifié

B Pas de pensée sans langage. «  C’est dans les mots que nous pensons « . Hegel.

Cependant, pour autant séduisante que puisse être cette thèse, il semble qu’elle repose sur une confusion et un préjugé. Ce préjugé, serait celui selon lequel il puisse exister une pensée antérieure au langage qui fasse sens et qui existerait indépendamment des mots. En outre, il est possible d’essayer de comprendre que cette idée reposerait sur la confusion entre indicible et non dit . Si on ne peut dire c’est qu’on dit mal, ce qui est différent. S’il me semble que les mots manquent pour le dire, ce n’est peut être pas le langage qui est en cause mais la capacité personnelle, le génie propre de l’individu à l’expression, la patience et le travail de chacun dans la lente maturation de la parole.

Selon Bergson le langage limite ma perception du réel car je ne la considère qu’à l’aide de catégories générales qui siplifient le réel en fonction de l’usage que nous en faisons. Nous ne faisons avec le langage que classer les choses en fonction de l’utilité qu’elles ont pour nous, ce qui permet de définir le langage comme essentiellement pratique: il s’agit donc là d’un découpage artificiel et arbitraire qui n’est pas l’exacte représentation du réel. IL y aurait donc une double limite du langage: il ne pourrait exprimer une pensée pure antérieure et les milles nuances de mon vécu et de mon affectivité; et en outre, il ne nous donnerait du réel qu’une simplification pratique, découpage artificiel, arbitraire lié à la culture. L’inexprimable recouvre le langage des deux côtés. Si le langage ne semble pas être une expression adéquate, on cherchera alors d’autres formes. Du langage ordinaire on passera au langage de la science ou de la philosophie. Mais ce n’est semble-t-il qu’ en accédant au domaine propre de l’art que l’homme pourra parvenir à l’expression authentique. Par exemple, on pouvait montrer que la musique, par delà les mots, nous livre quelque chose qui n’a plus rien de commun avec la parole et qui exprime l’intériorité humaine mieux que le langage.

Mais il faut donc examiner plus avant ces remarques en montrant que 1) il semble difficile de croire qu’il existe une pensée sans langage, que 2) que le langage n’est pas forcément un « voile » simplificateur mais au contraire le moyen de faire apparaître le réel et 3) il faudra donc aussi examiner la prétention de l’art à vouloir « dire  » quelque chose. Si comme le souligne Benveniste, «  nous pensons un univers que notre langage a déjà modelé « , c’est que la langue est déjà un dire elle-même. Si la pensée se constitue dans et par le langage, il n’existe donc pas de pensée non-verbale. On pouvait reprendre sur ce point la thèse structuraliste et qu’illustre ce texte de Merleau-Ponty :

« La pensée n’est rien « d’intérieur », elle n’existe pas hors du monde et hors des mots. Ce qui nous trompe là-dessus, ce qui nous fait croire à une pensée qui existerait pour soi avant l’expression, ce sont les pensées déjà constituées et déjà exprimées que nous pouvons rappeler à nous silencieusement et par lesquelles nous nous donnons l’illusion d’une vie intérieure. Mais en réalité ce silence prétendu est bruissant de paroles, cette vie intérieure est un langage intérieur. La pensée « pure » se réduit à un certain vide de la conscience, à un voeu instantané ». Merleau-Ponty

Bilan: On ne voit donc pas ce que pourrait être une pensée sans langage puisque ce que l’on nomme « pensée » consiste seulement en une parole silencieuse et privée, une sorte de «  dialogue de l’âme avec elle-même  » (Platon). La pensée n’est donc rien d’autre qu’un langage intérieur s’exerçant avec les mots. La pensée n’existe que par son extériorisation par le langage. Vouloir saisir sa pensée sans les mots cela reviendrait à vouloir « monter sur ses propres épaules ». Il ne nous reste donc à examiner le rapport art et langage. L’art « dit-il » ce que les mots ne peuvent dire?

II ART ET LANGAGE.

Le problème de l’insuffisance des mots nous renvoit directement à la question de l’expression esthétique. Lorsque nous considérons certaines formes d’expression comme l’expression artistique (une toile, une symphonie….), il semblerait qu’il y ait là quelque chose qui fasse sens mais qui ne soit pas réductible au langage: quelque chose se dirait à travers l’art que les mots ne peuvent réussir à transmettre , à communiquer (Peinture, architecture, sculpture…). N’est-ce pas là un ineffable sans parole qui s’exprime, quelque chose qui cherche un sens hors des mots et qui du même coup rend la parole muette et impuissante? Un tableau, une musique ont un sens qui ne peuvent se réduire au discours que l’on émettrait à leurs propos. Je peux parler de la symphonie mais jamais la parole ne pourrait remplacer la symphonie elle-même.

Qu’est-ce donc que l’art si le discours peut exprimer mieux que lui ce qu’il cherche à exprimer? N’est-ce pas justement parce qu’il y a quelque chose que la parole ne peut produire qu’il y a une expression artistique? D’où cette idée que s’il y a de l’art, c’est que nous avons besoin d’autre chose que des mots pour exprimer la réalité, nos pensées et nos émotions. Si nous pouvions tout dire, pourquoi aurions nous besoin de la musique? L’art permet donc de combler un vide dans l’expression. C’est aussi pourquoi le rapport art et philosophie est toujours problématique: l’une exprime des idées par l’intermédiaire du langage, l’autre refuse le signe linguistique pour son expression propre. En ce sens, là où il y a de l’art, il n’y a pas de philosophie (de discours) au sens propre du terme, même si, par ailleurs, l’art donne à penser: l’art nous livrerait un sens sans discours que le mot ne pourrait nous livrer. Dès lors, l’art est avant tout l’expérience d’un plaisir esthétique. On contemple un paysage, on écoute une symphonie. On s’abandonne alors à la jouissance silencieuse avec laquelle les mots ne rajoutent rien et coïncident difficilement. Tout n’est pas langage. Les milles subtilités que notre âme ressent, les émotions les plus diverses échappent à la grossièreté du vocabulaire qui est trop général pour rendre compte des différences du réel. Van Gogh pour nous faire partager son tourment ne rédige pas un essai sur la souffrance; il nous donne à voir des soleils tourbillonnants et du jaune qui vibre sur la toîle dans l’intensité de l’angoisse. Le sensible ici nous révèle quelque chose que la langue ne peut pas dire, un sens dans l’expression qui n’est plus une signification par la parole. Il en est de même alors pour n’importe quelle sorte de sensations et d’émotions.

Le miroir brisé.

Cependant, ce point de vue pourra sembler un peut rapide et simpliste. Faut-il vraiment considérer l’art comme une sorte d’autre « langage » capable de nous délivrer du sens mais hors des mots? Diderot dans ses Salons , se confronte à ce problème en analysant une toile, celle de Greuze (18ème): Le Miroir cassé , tableau dans lequel on peut observer une jeune fille pleurant à coté d’un miroir brisé. En parlant de ce tableau, Diderot remarque qu’il ressemble à un autre tableau de Greuze: L’oiseau mort où une autre jeune fille pleure également mais cette fois-çi à coté d’un oiseau mort.

Diderot nous dit à ce propos: «  Ne trouvez-vous pas qu’il y ait de la bêtise à attribuer les pleurs de la jeune fille à la mort de l’oiseau autant que la tristesse de la jeune fille du salon à son miroir cassé? Cet enfant pleure autre chose, vous dis-je « . Diderot poursuit son analyse en disant que si l’on se demande quel est donc cette autre chose pour laquelle la jeune fille pleure, nous sommes des naïfs. Diderot alors, ne vous répondra pas et dénoncera ironiquement votre lecture projective: elle pleure la perte de son oiseau ou «  la perte de tout ce qu’il vous plaira « . En fait, ce que veut faire Diderot en rapprochant ces deux tableaux, c’est montrer qu’il n’y a pas à discourir, ni à répondre, que le tableau n’est pas un miroir qui refléterait un sens caché: c’est la brisure du sens que pleure la jeune fille, la perte, avec le miroir ou l’oiseau de toute référence et de tout discours, la perte de l’objet qui engendre une certaine mélancolie. Toutefois, croire que ce tableau serait une allégorie de la peinture n’est-il pas encore un sens que nous donnerions au tableau?

Ordre figuratif et ordre discursif.

En fait, ce n’est pas le tableau qui « discourt ». Un tableau « ne veut rien dire ». Si tel était son objet, il serait inférieur à la parole et devrait donc être complété par le langage pour recevoir un sens. En réalité, il y a un écart entre l’ordre du figuratif et l’ordre discursif que rien ne saurait combler. Le tableau en soi est incapable d’exprimer un sens. De même, Freud pour faire comprendre que le rêve est une écriture figurative avec ses lois propres et intraduisible prend la peinture comme exemple:

«  Le rêve n’a aucun moyen logique de représenter les relations logiques entre les pensées qui le composent. Ce défaut d’expression est lié à la nature matériel dont le rêve dispose. Les arts plastiques, peinture, sculpture, se trouvent dans une situation analogue: là aussi le fondement de l’impossibilité d’exprimer est dû à la nature de la matière utilisée « .

Dès lors, l’insuffisance d’expression du rêve devra être comblée par l’analyse interprétative du psychanalyste qui, du fait de l’écart entre figuratif et disursif sera « interminable ». Ce que montre l’analyse du rêve et de l’art, c’est que s’il y a tentative de discours sur l’un ou l’autre, l’entreprise est infinie… et impossible. Si vous souhaitez faire parler un tableau ou une statue pour leur extorquer leur « pseudo secret » vous entamez un mouvement sans fin. Il résulte de cela que le figuratif empêche que l’on puisse à son sujet s’arrêter et dire qu’il a tel ou tel sens, de même que le rêve. Le figuratif, même s’il débouche sur des discours qui tentent, sans fin, de combler cet écart entre figuratif et discursif, est en lui même muet, silencieux. Il ne « dit » rien. Pour reprendre une expression de Malraux, la voix de l’oeuvre, c’est d’abord « la voix du silence ». Du coup, la peinture ne signifie rien, elle ne fait que rentrer dans le possible d’un jeu immense de formes qui laisse place à un silence définitif ou à un commentaire infini. C’est pour cela qu’on n’aura jamais fini de parler d’une oeuvre: c’est précisément parce qu’elle ne veut rien dire, où que si elle veut « dire », elle ne peut le faire qu’à l’aide du langage lui-même, un peu comme un titre nous éclaire l’image d’une peinture. La toile ne prend sens que dans et par le langage.

Ce que tente peut être de nous faire comprendre Diderot, comme sans doute, le peinture moderne qui ne « représente » plus rien, c’est qu’il n’y a pas de sens hors du langage et l’art n’est pas là pour exprimer un sens caché, sinon l’art devrait immédiatement céder la place au discours. Si nous voulons à tout prix qu’une oeuvre ait un sens, nous tiendront alors un discours sur elle et c’est ce discours qui donnera du sens, mais non l’oeuvre elle-même. Nous pourrions alors en déduire qu’il n’y a peut être pas de sens en dehors des mots: on regarde un tableau mais on recherche un sens par la parole. Hegel disait d’ailleurs que la poésie était la forme la plus parfaite de l’art car elle se servait aussi du sens et du langage. Il n’ y a donc peut être pas de sens avant qu’il y ait du langage: rien n’est dit en dehors du langage, même à travers l’art.

Ainsi, on ne peut dissocier le signe du sens et il est impossible de signifier hors des mots. C’est la raison pour laquelle il n’a pas d’indicible ou d’inexprimable. Lorsque je cherche mes mots, c’est toujours avce d’autres mots et l’ineffable n’est qu’une illusion produite par le lanage lui-même. Le silence est donc en soi absurde, et si on lui attribut plus tard un sens/ « ce silence est pesant », c’est encore par les mots, comme on attribut par les mots un sens à notre inconscient ou à nos rêves. il résulte de cela que les choses en elles mêmes ne veulent rien dire: c’est par son discours que l’homme est capable de signification. Il n’y a donc pas d’indicible mais seulement du non dit . Tout dire serait donc un travail et non une possibilité donnée d’avance. Comme Sartre citant Alain, nous pouvons dire qu’on ne nous a rien promis » (voir texte), que l’expression n’est pas donnée: elle est à conquérir.

III ON PEUT DONC VIRTUELLEMENT TOUT DIRE… à condition…

Tout est donc réductible au langage, tout peut être dit : « Ce qui se conçoit bien s’énonce clairement et les mots pour le dire viennent aisément  » Boileau in Art poétique. . Qu’est-ce donc que le langage ne pourrait pas traduire? Il peut tout dire et exprimer la réalité. Il n’y a donc pas de sens indépendamment des mots.

La créativité infinie du langage est d’ailleurs le meilleur moyen d’exprimer l’absence de limite de l’expression linguistique. Une des caractéristiques essentielle du langage est celle de l’infinité de ses combinaisons possibles que rend possible l’articulation des éléments linguistiques: tout locuteur est capable de produire des phrases inédites et originales, de formuler une nouvelle pensée, de s’élargir à la fiction, au fantastique (ex :la poésie surréaliste qui cherche à rompre les cadres étroits du langage ordinaires et des paroles convenues). L’illimitation de la parole manifeste donc le pouvoir de notre pensée et son inventivité permanente. Le stock des mots n’est jamais défini une fois pour toute: je peux même créer mon propre langage, comme c’est le cas en philosophie, en science et en art et en outre il faut aussi signaler que le sens même des mots est évolutif et est fonction des nuances des phrases, des contextes, de l’utilisation de métaphores…ect. La possibilité de la signification semble donc illimitée. C’est ce que linguiste Noam Chomsky appelle la compétence linguistique , cette possibilité syntaxique et sémantique de construire un nombre infini de phrases de tous sens et longueur. La langue est créativité: «  Chaque énoncé se ramène à des éléments qui se laissent combiner librement selon des règles définies de sorte qu’un nombre assez réduit de morphèmes permet un nombre considérable de combinaisons, d’où naît la variété du langage qui est capacité de tout dire  » souligne E. Benveniste dans son ouvrage: Problèmes de linguistique générale .

L’on peut exprimer ce que l’on veut. Le principe d’exprimabilité selon Searle est le principe selon lequel tout ce l’on veut dire peut être dit, soit en améliorant sa connaissance de la langue, en l’enrichissant de termes nouveaux pour soi, ou en créant des néologismes. Toute pensée a un mot qui la définie de façon à ce qu’elle soit comprise par celui qui écoute. Tout peut être nommé à la condition d’inventer, et il n’y a pas a priori d’inadéquation du langage à son objet. La poésir est l’art dont la recherche est de dire ce qui ne peut pas être dit dans le langage de la prose. Elle se bat avec l’ineffable, entreprise chimérique qui en fait toute la beauté et la difficulté. Aussi, est-il dans son essence d’être obscure, mystérieuse, insaisissable. Par la poésie, nous vivons l’alchimie du verbe.

Ainsi, s’il y a difficulté d’expression, ce n’est pas la faute du langage, ce n’est pas que les mots manquent pour le dire, mais c’est de ma faute: c’est que les mots me manquent pour le dire. L’art de l’écrivain ou du poète est d’avoir les mots qu’il faut…

Comme le remarque Jorge Semprun dans l’Ecriture ou la vie : « Il n’y a qu’à se laisser aller. La réalité est là, disponible. la parole aussi. Pourtant un doute me vient sur la possibilité de raconter. Non pas que l’expérience vécue soit indicible. Elle a été invivable, ce qui est différent. Autre chose qui ne concerne pas la forme du récit mais sa substance, non pas son articulation mais sa densité. Ne parviendront à cette substance, à cette densité transparente, que ceux qui sauront faire de leur témoignage un objet artistique, un espace de recréation. Seul l’artifice d’un récit maîtrisé parviendra à transmettre partiellement une vérité. Ceci est vrai de toutes les expériences historiques. On peut toujours tout dire en somme. L’ineffable dont on nous rabt les oreilles n’est qu’alibi. Ou signe de paresse. On peut toujours tout dire, l’amour le plus fou, la terrible cruauté. ]…[ On peut dire Dieu, ce qui n’est pas peu dire. On peut dire la rosée l’espace d’un matin et la tendresse. On peut dire l’avenir, les poètes s’y aventurent les yeux fermés, la bouche fertile. On peut tout dire, il suffit de s’y mettre. D’avoir le temps, et le courage d’un récit interminable, clôturé par cette possibilité de l’infini ».

CONCLUSION.

«  Ne pourrait-on imaginer, nous demande Wittgenstein, que quelqu’un qui n’a jamais entendu de musique, qui vient chez nous et qui entend Chopin, soit convaincu que c’est un langage et que l’on veut simplement lui en tenir le sens secret? « . Mais quel étrange langage dont la connaissance est moins un compréhension qu’une expérience vécue, qui ne dit pas son sens mais le montre dans la simultanéïté des formes! Il convient plutôt d’opposer deux modes du signifier: l’un, de l’ordre du discours, l’autre de l’ordre des formes. En comprenant que l’art n’est pas un langage ayant pour but de dire les choses, nous comprenons aussi que le langage possède en lui-même la possibilité de tout dire mais que cet effort relève d’un effort de création personnelle et originale qui nous montre que parler est à jamais une tâche infinie, car nous n’aurons jamais finit de tout dit. Ce dont on ne peut pas parler, il faut essayer de le dire. Contrairement à ce que disait Wittgenstein, ce qu’on ne peut pas dire, il ne faut pas le taire mais essayer de trouver les mots qui conviennent. Ce n’est pas les mots qui manquent, en réalité, c’est moi qui manque de mots.

Texte de Sartre: « Il se peut que je m’agace, aujourd’hui, parce que le mot « amour » ou tel autre ne rend pas compte de tel sentiment. Mais qu’est-ce que cela signifie? A la fois que rien n’existe qui n’exige un nom, ne puisse en recevoir un et ne soit, même négativement, nommé par la carence du langage. Et, à la fois, que la nomination dans son principe même est un art: rien n’est donné sinon cette exigence: « on ne nous a rien promis » dit Alain. Pas même que nous trouverions les phrases adéquates. Le sentiment parle: il dit qu’il existe, qu’on l’a faussement nommé, qu’il se développe mal et de travers, qu’il réclame un autre signe ou à son défaut un symbole qu’il puisse s’incorporer et qui corrigera sa déviation intérieure; il faut chercher: le langage dit seulement qu’on peut tout inventer en lui, que l’expression est toujours possible, fut-elle indirecte, parce que la totalité verbale, au lieu de se réduire, comme on croit au nombre fini des mots qu’on trouve dans le dictionnaire, se compose des différenciations infinies – entre eux, en chacun d’eux – qui, seules, les actualisent. Cela veut dire que l’invention caractérise la parole: on inventera si les conditions sont favorables; sinon l’on vivra mal des expériences mal nommées. Non: rien n’est promis, mais on peut dire en tout cas qu’il ne peut y avoir a priori d’inadéquation radicale du langage à son objet par cette raison que le sentiment est discours et le discours sentiment ».

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Peut-on tout dire ?

  • A-t-on le droit de tout dire ?
  • Est-il bon (sens moral et pragmatique) de tout dire ?
  • Est-il possible de tout dire ?
  • Est-il possible de "tout dire", même de soi ? -> Limite de la connaissance de soi. Inconscient.
  • Si "tout dire" = dire le tout, la totalité du réel alors la question devient "Peut-on épuiser le réel dans nos discours ?" : question de la vérité absolue et de la possibilité de l'atteindre.
  • N'y a-t-il pas des "choses" qui échappent aux mots ? -> question de l'ineffable.

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Peut-on tout dire ?

Extrait du document.

« Analyser le sujet Le libellé est très bref et très clair ; il reprend une question ou une affirmation que l'on entend autour de soi, ou que l'on s'est déjà posé vis-à-vis de ses parents, de ses amis, etc. Chaque terme doit être pesé avec attention. « Peut-on » fait référence à la possibilité, mais aussi à la permission. Ce n'est pas parce que c'est possible que c'est pour autant permis. « tout dire » : de façon générale, le verbe dire signifie « affirmer » ou énoncer quelque chose qui possède un sens. L'expression « cela ne veut rien dire » le montre par la négative. Mais cela signifie aussi, de façon particulière, utiliser la parole, se servir du langage oral seulement. Or cela a son importance, car il peut y avoir des obstacles ou contraintes propres aux circonstances : par timidité ou autre, lorsqu'il s'agit de « prendre la parole » dans un débat ou d'adresser la parole à quelqu'un. Parfois aussi, la parole peut se déployer presque à notre insu : « on ne sait plus ce que l'on dit » ou « les mots dépassent la pensée », etc. Le problème ne se pose pas du tout de la même façon pour l'écriture. Il faut donc bien voir cette spécificité. Élaborer la problématique Il s'agit de voir s'il n'existe aucune sorte de limite à l'expression langagière, parlée ou générale. Comme la parole est d'abord un acte personnel et volontaire, et que le langage a pour fonction première l'expression de la pensée, on ne voit pas ce qui empêche quelqu'un a priori de dire exactement ce qu'il veut, comme il veut et quand il veut. Cependant, du fait du double sens du verbe « pouvoir », ces limites peuvent être morales et constituer des sortes d'interdits. Étant donné qu'il s'agit du langage et de parole en particulier, il y a aussi des obstacles psychologiques (a-t-on toujours la force ou le courage de parler ?) et surtout linguistiques (a-t-on toujours les mots qui conviennent ?). Dans ces deux cas, il n'y a pas la possibilité de tout dire. Inversement, quand il y a possibilité, y at-il permission ? Il faut donc examiner tous les types d'obstacles, sans quoi le sujet ne sera pas totalement traité. Introduction. Le verbe dire renvoie à l'acte d'énoncer un propos par la parole physiquement articulé avec l'intention de le communiquer. Il est donc inévitablement lier à la parole. Le verbe signifie aussi affirmer en connaissance de cause. Il s'agit ici de savoir si les mots, le langage peuvent couvrir tout le champ de l'expérience. Mais le verbe pouvoir indique aussi une question morale. Il semble bien que tout peut être dit, puisque ce tout n'a de sens que dans et par le langage qui le désigne. Les mots sont en effet des créations humaines. Il suffit alors d'inventer des mots pour toutes nos pensées, choses.

Toutefois, disposant de moyens finis, le langage peut-il exprimer le domaine illimité de ce qui est pensable, ou encore l'infinie diversité du réel ? Si le langage impose des limitations, alors la vocation du langage à la totalité semble bien devoir être remise en question: le langage est-il entièrement apte à exprimer toute la pensée ? Toute la réalité ? Et même s'il est possible de tout dire devons-nous toujours nous autoriser à tout dire, n'importe quand, n'importe comment et à n'importe qui ? 1) Le langage, de par sa nature, semble apte à exprimer la totalité de ce qui est pensé. a) De par la nature même du signe linguistique : Le signe linguistique unit en une transparente immédiateté son et sens. Il est la seule forme interne à la pensée, apte à l'accomplir pleinement. Pour beaucoup de philosophes, la pensée est langage. Le mot forme la totalité du signifiant et du signifié. Il y a bien une dualité, mais ce n'est pas la dualité entre le nom et la forme. « Le signe linguistique unit non une chose et un nom, mais un concept et une image acoustique ». Grâce à son indépendance par rapport à la réalité, le lien avec le réel est arbitraire, le langage peut tout dire puisque tout est précisément la conception du monde impliqué par le langage. Le langage humain est « capacité de tout dire »( Noam Chomsky, Structures syntaxiques) Pour Saussure, la pensée ne serait nébuleuse sans rien de délimité avant l'apparition de la langue. L'invention du langage, du mot est donc destinée à faire naître la pensée, à lui donner une forme objectivable. Le mot alors ne serait que la forme objective de ce que nous avons dans notre pensée. Chaque mot inventé serait alors l'exacte réalité du concept que nous avons dans la pensée. C'est pourquoi aussi les vocabulaires scientifiques croissent en fonction des découvertes. Tout nouveau phénomène suscite l'invention d'un nouveau qui désigne le concept qu'ont les scientifiques ont à l'esprit. b) Il est vrai que le vocabulaire du dictionnaire ne couvre pas tout le champ de la réalité. Grâce à la double articulation des langues, l'homme peut dire beaucoup en combinant les phonèmes. Il s'agit d'un remarquable principe d'économie. Quelques dizaines de phonèmes et quelques milliers de monèmes permettent une énonciation ouverte à l'infini. Cet aspect combinatoire n'existe pas chez les animaux. Il permet ainsi de produire sans cesse des nouveaux messages en combinant des extraits, des mots. Le système est donc très performant. Il permet l'invention permanente tout en conservant la compréhension d'autrui. La double articulation est en effet basée sur des règles qui garantissent une compréhension commune sans jamais limiter la composition.. »

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